lundi 13 décembre 2010

KPMG Luxembourg investit dans ses premières machines à ticker

Une révolution dans le monde de l’audit

Peu de gens le savent, mais la concurrence est rude entre les cabinets d’audit, et plus particulièrement entre les quatre plus gros bureaux internationaux, les « big four ».

Pour ces imposantes entreprises, la chasse aux coûts est essentielle afin de pouvoir proposer à leurs clients les prix les plus compétitifs possible. Or, dans le domaine de l'audit, ce n'est un secret pour personne, une grosse partie du temps - près de 88,21% selon une étude récente - est passée à ticker des documents divers et variés avec d'autres documents. Comptabilité, rapports, portefeuilles, etc. La liste semble interminable, surtout aux pauvres nouveaux arrivants au grade de junior ou, pire, stagiaire.

C’est suite à ce constat que le bureau luxembourgeois de KPMG vient d’investir dans sa première machine à ticker. Nathalie D., partner: « Au départ nous étions un peu sceptique, nous avions peur que la technologie ne soit pas encore au point. C’est pourquoi nous avons tout d’abord mis en place une équipe d’étude, qui a procédé 3 mois durant à des tests intensifs. Ceux-ci s’étant finalement révélés concluant, nous avons alors décidé d’investir dans une première machine. »

La Machine à Ticker de KMPG Luxembourg
De la taille d’un petit photocopieur, la machine accepte jusqu’à 100 pages dans son bac d’alimentation, et traite environ 10 pages à la minute.
« Actuellement, l’appareil est capable de traiter les portefeuilles et le cash. Nous avons également ajouté l’option instruments dérivés, vu le nombre croissant de FET et de futures dans les fonds d’investissements. Le constructeur nous a promis que les swaps, repo, et autres contrats exotiques seraient implémentés au fur et à mesure. La machine à ticker les états financiers est encore, quant à elle, à l’état de prototype, mais les chercheurs qui la mettent au point ont bon espoir d’avoir une version opérationnelle d’ici 1 an ou 2 »

Pourtant, dans le domaine de l’audit, tout le monde n’est pas convaincu. Ainsi par exemple, M. Eric vdK, du cabinet DTT : « Cela relève du gadget. Nous avons toujours tické à la main, et je crois qu’aucune machine ne remplacera jamais la beauté du tick manuel, artisanal. En plus, la machine coûte très cher, et c'est la crise hein… »

Il est vrai que le prix de l’appareil n’est pas donné : près de 50.000 Euros à l’achat, ainsi qu’une redevance annuelle de 1.000 Euros. « La machine est vite amortie, assure Nathalie D. Il suffit de calculer le nombre de stagiaires et de juniors que nous pouvons libérer de cette tâche ingrate pour s’en persuader. Ils peuvent alors se consacrer à du travail plus intéressant, comme la lecture et le résumé des PV d’AG et de Board, les revues analytiques, etc. Accessoirement, ça libère de la main d’œuvre pour créer des classeurs, préparer et transporter les valises, etc.»

Et qu’en est-il de la qualité des ticks ? « Les ticks sont tout beau, bien propres et nets. La machine peut être paramétrée pour faire des ticks de différentes couleurs. La quadrichromie est gérée, de même que le choix de la taille et de la forme des signes. »

Le progrès est donc en marche, qu’on se le dise. Certaines entreprises seront toujours à la pointe dans tous les domaines, même lorsqu’il s’agit du domaine du ticking.

1 commentaire:

  1. Hé Mister Papeur, ils sont passés où tous tes anciens articles bien fendards? Non, parce que là en plein DAP, ça m'aurait fait bien plaisir de les relire... ça m'aurait changé des circulaires CSSF, vois-tu.
    Au plaisir de te lire ;o) !

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